Kiki la Petite Sorcière – Tome 3 – Eiko Kadono

Kiki a désormais 16 ans. À Koriko, la sorcière coursière a développé son activité et propose des remèdes de sa fabrication contre les éternuements. Tout le monde fait appel à ses services !

La jeune fille est néanmoins en proie aux doutes : elle s’interroge sur ses sentiments vis-à-vis de Tombo. Jiji, son allié fidèle, restera-t-il toujours à ses côtés ?

Et puis, sa réussite professionnelle attire l’attention. En effet, une ombre mystérieuse rôde alentour et bientôt, une étrange rencontre va bouleverser le quotidien de Kiki…

Il était grand temps pour moi de retourner à Koriko pour retrouver Kiki la petite sorcière. Si la lecture du tome 1 ne laissait pas de place à la surprise pour celles et ceux qui ont vu le film de Hayao Miyazaki, celle du tome 2 était une vraie bonne surprise avec une Kiki en proie au doute concernant son rôle de sorcière. J’aime beaucoup la façon dont Eiko Kadono fait évoluer son héroïne au fil des tomes, Kiki reste une adolescente qui doute et qui se questionne. C’est un joli récit initiatique où se mêlent amour, amitié et confiance en soi que je prends toujours plaisir à lire. J’aime aussi la plume d’Eiko Kadono et les idées qu’elle développe au fil des pages, c’est une lecture passionnante.

Kiki a donc 16 ans, le temps a passé pour la petite sorcière qui est maintenant pleinement intégrée à Koriko, ses activités de coursières et de potions fonctionnent parfaitement. Tout va bien pour elle et sa petite vie a la régularité d’une horloge. Mais cela ne va malheureusement pas durer puisque Kiki va faire la rencontre de Kéké, une sorcière nouvellement arrivée à Koriko qui n’a que faire des règles des sorcières au grand désespoir de Kiki qui va se retrouver à douter de ses émotions et d’elle-même. Le personnage de Kéké est très intrigant même si j’ai parfois eu du mal avec son caractère typique des adolescents qui connaissent tout de la vie. Mais son introduction permet à l’autrice de pousser Kiki dans ses retranchements, elle a du mal à contrôler ses émotions et ses réactions. Elle développe une grande jalousie envers Kéké qui rôde très souvent dans l’ombre de Kiki. Et il faut reconnaître que Kéké est parfois prodigieusement agaçante et je peux comprendre les angoisses et les doutes de Kiki.

— Mais il ne faut qu’une sorcière par ville ! C’est la règle !
— Oh là là, les vieilles sorcières n’ont que ça à la bouche ! Ces coutumes sont dépassées, il est grand temps de les changer, tu ne crois pas ?

Evidemment, à 16 ans, le sentiment amoureux commence à titiller l’héroïne, elle ne sait que penser de ce qu’elle ressent pour Tombo, est-ce de l’amitié ? Est-ce de l’amour ? Pourquoi réagit-elle aussi mal quand Kéké passe du temps à Tombo ? Kiki est lente à la détente et c’est dans des cas comme celui-ci que la figure maternelle est manquante. Kiki est certes autonome dans la vie de tous les jours mais sa mère lui manque clairement pour l’aider à grandir et à se comprendre. Eiko Kadono dresse un portrait très humain de sa petite sorcière, elle a certes des pouvoirs mais elle n’en reste pas moins une jeune fille avec des émotions qu’elle a du mal à comprendre.

Je pourrais reprocher à l’autrice un récit un peu trop découpé où chaque chapitre est une aventure ou une mission différente. Cela donne un côté assez décousu au récit et certains chapitres peuvent être moins intéressants par rapport à d’autres. Mais la lecture reste tout de même très agréable grâce à la plume et aux bonnes idées de l’autrice.

Un troisième tome plus mature que les deux précédents, et c’est pour le moment mon préféré de la série, celui qui m’aura fait passé par un certain nombre d’émotions lors de ma lecture. Un récit initiatique qui oscille entre poésie et fantaisie où Kiki se dirige vers l’âge adulte. J’ai beaucoup aimé ma lecture… Et j’aime toujours autant Jiji !!!

Note : 4 sur 5.


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