Les mystères de Larispem – Tome 1 – Le sang jamais n’oublie | Lucie Pierrat-Pajot

LARISPEM
1899.
Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent… Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?

Est-ce que je vous ai déjà parler de l’antre du mal ? La librairie des Utopiales !!! Des mètres de tables et des kilos de livres qui ne demandent qu’à être achetés… C’est sur ces tables que je repère la majorité de mes lectures fantasy et science-fiction pour l’année à venir. Et, mon œil a été attiré par la couvertures des Mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot. Déjà, le titre m’intriguait beaucoup, surtout ce nom de Larispem qui me faisait furieusement penser à Paris sans que je m’explique pourquoi, j’ai fini par lire le résumé de la 4ème de couverture et la saga a fini par s’ajouter à ma PAL 😅 Un univers steampunk et une intrigue où se mêle l’histoire et une belle inventivité, c’est la recette idéale pour une histoire que j’espère captivante.

Il n’était donc pas question d’évoquer l’au-delà. A Larispem, les morts étaient juste morts.

L’autrice l’explique sur la 4ème de couverture, elle a eu envie d’écrire ce roman après avoir découvert l’argot des bouchers parisiens. Je suis ravie d’appendre que tout le largonji existe réellement et qu’il est encore usité entre louchébem. Dans Le sang jamais n’oublie, la Commune de Paris, les bouchers ont joué un rôle essentiel et ont donné la victoire aux communards face au gouvernement, suite à la victoire, Paris devient Larispem et indépendante, tous les symboles qui pouvaient rappeler le passé de ce qui fut la capitale de la France sont détruits ou change de fonction. J’ai apprécié l’univers et l’atmosphère voulu par l’autrice, c’est à la fois un Paris que je connais et un Larispem qui m’est inconnu avec Notre-Dame transformée en gare pour dirigeable, puisque les religions n’y ont plus leurs places.

L’intrigue du roman s’articule autour de trois adolescents qui n’ont a priori rien en commun. Liberté n’est pas originaire de Larispem mais elle s’y est installée pour devenir apprentie mécanicienne, Carmine est apprentie louchébem et Nathanaël est un orphelin dont le passé risque de jouer un rôle important dans la suite de l’histoire. J’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Carmine, elle est à l’image des louchébem qui ont la main mise sur la ville, elle fait partie de la faction qui a mené à la victoire qui est à la fois populiste mais tenant à garder son statut de citoyens supérieurs aux autres. Par contre, j’ai beaucoup aimé Liberté qui essaye de s’intégrer à la Cité-État et pour le moment Nathanaël n’est pas des plus passionnant mais son potentiel semble très intéressant pour la suite. J’ai apprécié les apparitions plus ou moins furtives de personnages historiques, cela donne un petit côté réaliste à l’ensemble qui n’est pas désagréable.

Songez à quel point il est plus facile de détruire que de construire, plus simple de se débarrasser d’autrui que d’apprendre à vivre avec.

Larispem et ses citoyens se préparent à la célébration du nouveau siècle avec de grandes festivités mais elles ne se passeront pas tranquillement. La société secrète, les Frères de Sang, en a décidé autrement. L’histoire devient alors plus sombre et plus politique. L’autrice explore des thèmes relativement classiques tels que la liberté, l’égalité, la résistance, ou l’importance du passé. Mais je trouve que c’est plutôt bien amené et pousse les lecteurs et lectrices à se questionner sur ces thèmes. Les citoyens de Larispem sont censés être tous égaux mais le sont-ils vraiment ? Ils sont censés être libres mais le sont-ils vraiment ?

Par ses romans, le citoyen Jules Verne nous a ouvert une fenêtre sur le futur. A nous de fabriquer la porte.

J’ai trouvé la plume de Lucie Pierrat-Pajot fluide, elle porte une bonne attention aux détails historiques et intègre bien les éléments steampunk sans que cela ne dénature trop son récit. Les descriptions sont plutôt précises et permet une bonne immersion dans Larispem.

Ce premier tome de la série Les Mystères de Larispem est une uchronie avec un soupçon de dystopie réussi. J’ai hâte de lire la suite pour en découvrir plus concernant les mystères.

Note : 4 sur 5.

4 réflexions sur “Les mystères de Larispem – Tome 1 – Le sang jamais n’oublie | Lucie Pierrat-Pajot

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